Prothèse unicompartimentale du genou

DE QUOI S’AGIT-IL ?

La prothèse unicompartimentale du genou (mini prothèse) vise à remplacer uniquement l’une des trois surfaces articulaires du genou par un implant composé de métal et de polyéthylène. La prothèse unicompartimentale du genou est proposé le plus souvent dans les cas d’arthrose du compartiment interne du genou ou dans les cas de nécrose du condyle fémoral.

Cette prothèse est une alternative à la prothèse totale du genou. L’avantage tient au fait de son encombrement limité : la cicatrice sera donc plus petite, le délabrement (coupe osseuse et geste ligamentaire) moins important, et le saignement fortement limité. Il en résulte moins de douleur, une récupération plus rapide et, en général, une meilleure mobilité du genou. L’inconvénient tient au fait que cette prothèse ne peut pas être proposée à tout le monde : il faut qu’une seule partie du l’articulation soit atteinte (arthrose limitée), et elle est contre-indiquée en cas de surcharge pondérale, de ligaments incompétents ou de déformation majeure du genou.

prothese unicompartimentale genou

DÉROULEMENT DE L’INTERVENTION

L’intervention est réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale et dure environ moins d’une heure. Une cicatrice est réalisée à la face antérieure du genou, de taille adaptée à la morphologie du patient. Les surfaces articulaires sont recoupées et la prothèse est fixée dans l’os par impaction : le calcium contenu dans l’implant permet la fixation à long terme de l’os sur la prothèse. En cas de fragilité osseuse ou d’anatomie particulière, l’implant est fixé avec du ciment biologique.

HOSPITALISATION

Le lever et l’appui sont autorisés le jour même. Les béquilles sont nécessaires pendant 2 ou 3 semaines. Le genou est placé dans une machine de rééducation permettant la flexion-extension automatique et le refroidissement du genou. Un traitement anticoagulant est prescrit en association au port des bas ou chaussettes de contention afin d’éviter les phlébites. Les antalgiques (anti-douleurs) sont utiles pendant les premiers jours. L’hospitalisation dure de 2 à 4 jours et la sortie dépendra de votre autonomie. Elle se fera avec les ordonnances de soins nécessaires (pansement, antalgiques, anticoagulants, kinésithérapie) et votre traitement médical habituel. Un rendez-vous de consultation est prévu 2 mois après l’intervention avec des radiographies.

APRÈS LA SORTIE

Le retour se fait à domicile. La rééducation est poursuivie impérativement avec un kinésithérapeute pour récupérer la flexion et l’extension.

La conduite automobile est reprise après 1 mois. L’arrêt de travail dure entre 2 et 3 mois. Il varie selon l’âge, le métier et la vitesse de la récupération. Pour certains métiers très physiques il faudra peut être envisager un changement de poste de travail, voire un reclassement professionnel pour éviter une dégradation rapide de la prothèse. La reprise des sports se fait de façon progressive. La randonnée ne pose pas de problème (utilisez des bâtons), le cyclisme est tout à fait envisageable. La natation est également autorisée de même que le golf. Le ski est possible pour les bons skieurs à condition d’être très prudent. Le tennis est permis avec prudence. En revanche, les sports de contact, avec impact ou de combat (footing, football, handball, volleyball, judo, karaté…) sont, sauf exception, proscrits. Dans tous les cas, il faut rester prudent et éviter les chutes. Les délais sont variables d’une personne à l’autre et sont donnés à titre indicatif. Ils seront confirmés lors de la consultation avec votre chirurgien.

Une prothèse unicompartimentale du genou doit être surveillée pour repérer une détérioration de l’implant. Des consultations régulières sont prévues après l’intervention.

RISQUES ET COMPLICATIONS DE LA PROTHÈSE TOTALE DU GENOU

La phlébite. C’est un caillot de sang qui va se former dans les veines des mollets et qui peut migrer dans les poumons (embolie pulmonaire). La prévention passe par le traitement anticoagulant. L’hématome, possible après toute chirurgie, est lié au saignement naturel durant l’intervention et peut être favorisé par le traitement anticoagulant. Il se résorbe en général tout seul (ponction ou un drainage exceptionnel). La cicatrisation des tissus dans le genou qui peut créer des adhérences et ainsi créer une raideur. Une rééducation bien conduite doit permettre de l’éviter mais une mobilisation du genou sous anesthésie est parfois nécessaire.

D’autres complications telle L’algodystrophie sont plus rares. C’est un phénomène inflammatoire mal compris dont la survenue est imprévisible qui nécessite une prise en charge de la douleur et des séances de prolongée. L’infection est une complication rare mais grave qui est favorisée par le diabète, le tabac et l’obésité. Les antibiotiques administrés durant l’intervention et les précautions d’hygiène avant l’opération limitent ce risque. Une infection conduit souvent à une nouvelle chirurgie et la prise d’antibiotiques de façon prolongée.

La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir.

RÉSULTATS DE LA PROTHÈSE TOTALE DU GENOU

Les résultats sont en général obtenus plus rapidement que pour la prothèse totale. La flexion moyenne atteint habituellement 130 à 140°.

La durée de vie d’une prothèse unicompartimentale est comparable à celle de la prothèse totale, soit à l’heure actuelle 15 – 20 ans. Ce n’est pas un “traitement d’attente” mais bel et bien un traitement définitif de l’arthrose.

RÉSUMÉ

La prothèse uni-compartimentale du genou est une intervention fréquente en orthopédie qui nécessite une rééducation prolongée. Pour faciliter l’organisation de votre chirurgie, suivez le guide de la préparation à l’intervention.